Le point de départ
Quand
nous nous trouvons sur le mauvais chemin, notre première réaction est de jeter
un regard en arrière et de nous demander à quel endroit nous nous sommes
éloignés de la bonne voie.
Souvent
nous avons marché longtemps avant de nous apercevoir de notre erreur. Cela est
vrai de bien des choses dans la vie.
Parfois
les changements viennent si graduellement que nous ne nous rendons pas compte
du chemin que nous avons fait.
Par
exemple, nous ne discernons pas toujours le moment où nous avons acquis une
habitude, bien que nous sachions trop clairement que nous avons cette habitude.
On n’est pas toujours sûr, d’après les premiers symptômes, quand un homme est
devenu ivrogne, mais on n’a pas de doutes sur le fait que c’est un ivrogne.
Dans
les premières phases d’un changement, on n’a pas toujours conscience de la
rapidité avec laquelle on a perdu la maîtrise de soi, ou du degré auquel on l’a
perdue.
Beaucoup
de faits de la vie psychologique ou morale s’établissent pas à pas, parce qu’on
ne se reprend pas à temps.
Et,
bien que le premier pas ne semble pas tout d’abord capable d’entraîner de
sérieuses conséquences, cependant rien de ce que nous faisons de contraire aux
principes n’est exempt de conséquences.
En
regardant en arrière, nous découvrirons que le premier pas, le premier acte, le
point de départ est le point critique, car le second pas généralement suit le
premier.
Ce
qui se passe dans le cas que nous considérons peut se comparer à une personne
qui gravit une colline escarpée.
Chaque
avance du pied ou de la main n’est qu’un arrêt momentané qui ne permet pas le
repos. Quand on regarde vers le bas, on voit le risque couru et l’absence de
saillie sûre. Ou bien on est comme un homme qui descend dans un trou profond au
moyen d’une échelle, une échelle qui se trouve juste un peu trop courte. Il
lâche le dernier échelon et saute en bas. Mais alors il ne peut plus, ou il ne
peut qu’avec grande difficulté, rattraper le dernier échelon.
Tout
point de départ quand on s’éloigne d’un principe est un point critique car le
premier pas conduit au second, puis d’autres pas suivent en impitoyable
succession. Et si facile que soit la progression sur le mauvais chemin, elle
est décourageante et souvent désastreuse ; car ce n’est pas un voyage qui
mène à une bonne fin.
Par
Richard L. E vans.
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