Parler
avec les autres des affections physiques tels que le rhume, la grippe, les os
cassés et les entorses peut nous aider à apprendre comment en guérir.
Cependant, cela nous fait également du bien lorsque nous abordons les
difficultés engendrées par des attitudes et idées fausses, notamment les
paroles et les actions qui blessent les autres aussi bien que nous-mêmes.
Certains
ont ressenti la douleur d’être considéré comme “l’autre” ou “le moindre.” Il me
semble que ce genre d’attitudes a augmenté dans le monde autour de nous ces
dernières années, peut-être est-ce dû au langage virulent qui s’est infiltré
dans le discours politique, dans diverses nations à travers le monde. Rien
n’est plus éloigné des enseignements de Jésus-Christ que l’idée que n’importe quel
être humain puisse être supérieur de quelle que forme que ce soit à un autre
être humain, sur la base de sa race, son sexe, sa nationalité, ses origines
ethniques, sa situation économique ou d’autres caractéristiques.
CE QU’A DIT PRÉSIDENT HINCKLEY AU
SUJET DU RACISME
Le
Président Gordon B. Hinckley a abordé ce sujet dans son discours “Le besoin de
plus de bonté,” prononcé lors de la session générale de la prêtrise de la
conférence générale d’avril 2006 :
“Je me
demande pourquoi il y a tant de haine dans le monde. …
“Les
luttes raciales continuent de montrer leur horreur. J’ai appris que même ici
parmi nous il y en a. Je ne comprends pas comment cela est possible. …
“… On
entend parfois parmi nous des insultes et des remarques méprisantes racistes.
Je vous rappelle qu’un homme qui fait des remarques désobligeantes sur des gens
d’une autre race ne peut pas se considérer comme un vrai disciple du Christ. Il
ne peut pas non plus considérer qu’il est en accord avec les enseignements de
l’Église du Christ. …
” Reconnaissons que chacun de nous est un fils ou une
fille de notre Père céleste qui aime tous ses enfants.”
Les
préjugés raciaux et culturels sont trop répandus dans le monde. Les pratiques
associées au racisme et aux idées préconçues ont tristement causé des blessures
profondes à de nombreuses personnes.
GUÉRIR LES BLESSURES DU RACISME
Lorsque
nous nous efforçons de guérir les blessures du racisme, il est particulièrement
important de comprendre que les idées négatives envers les autres, basées sur
les différences raciales ou culturelles, font du mal non seulement à ceux qui
sont la cible d’un tel comportement ; mais elles font tout autant de mal, voire
plus, à leur auteur. Nous sommes chrétiens, des disciples du Christ, pourtant
lorsque nous permettons aux attitudes du monde infiltrer notre esprit, à tel
point qu’elles nous aveuglent et nous font oublier leur existence, nous
limitons notre progression vers ce que notre Père céleste veut que nous
devenions et nous nous enfonçons dans un péché qui a souvent des conséquences
tenaces.
Voici
quatre étapes par lesquelles chacun de nous doit passer pour que nous puissions
tous aller de l’avant ensemble dans nos efforts pour atteindre notre potentiel
divin.
1. RECONNAÎTRE QU’IL Y A UN PROBLÈME
Certaines
personnes ne se rendent pas compte qu’il y a un problème. L’automne dernier,
après les événements qui se sont produits à Charlottesville, en Virginie,
impliquant des suprémacistes blancs et des contestataires, l’Église a publié
deux déclarations officielles dénonçant le racisme tout en disant aux membres
et aux autres qu’ils “devraient être préoccupées par l’augmentation de
l’intolérance, tant par les mots que par les actions, que nous voyons partout.”.
La
première étape vers la guérison consiste à réaliser que ce problème existe,
même parmi certains d’entre nous dans l’Église, comme le Président Hinckley l’a
signalé. Nous ne pouvons pas régler ce que nous ne voulons pas voir ou refusons
d’admettre. Notre attitude envers les personnes d’une race ou d’une culture
différente ne devrait pas être considérée comme un sujet sans importance. La
considérer comme telle ne fait qu’affirmer notre désir de ne pas la changer.
Certains
de ces comportements semblent convoyer des croyances passées que l’on a posées
comme conjectures pour expliquer pourquoi les membres noirs de l’Église ne
pouvaient pas recevoir la prêtrise jusqu’en 1978.
Je suis
un converti noir, afro-américain, qui célèbre cette année avec des millions
d’autres membres le 40ème anniversaire de l’extension de la prêtrise “à tous
les membres masculins de l’Eglise”).
Depuis,
les dirigeants de l’Église ont pleinement condamné les spéculations passées sur
les raisons pour lesquelles la prêtrise avait été retenue, notamment l’idée que
les noirs auraient été moins vaillants dans la vie prémortelle.
Malheureusement, des commentaires et des comportements inconvenants vis-à-vis
des personnes de couleur n’ont pas encore tous disparu.
2. LE RECONNAÎTRE EN NOUS-MÊMES
Certaines
personnes reconnaissent ce problème, mais il se peut qu’elles ne le
reconnaissent pas en elles-mêmes. Parfois le racisme est si subtil, que nous ne
réalisons pas que nous sommes en train de l’utiliser.
Comment
savoir si nos pensées et nos paroles ne sont pas en accord avec les
enseignements de l’Evangile ? Pensez à la façon dont les exemples suivants
peuvent représenter du racisme.
Comment
le Seigneur voudrait que vous changiez votre cœur si vous reconnaissiez que
vous :
·
Préférez ne fréquenter que les personnes de votre
propre race et pensez que les autres devraient faire de même.
·
Croyez qu’il est convenable de discriminer lorsque
vous vendez ou louez une maison à quelqu’un.
·
Ne cherchez pas à créer une amitié (ou ne répondez pas
à des gestes amicaux) en raison de différences raciales.
·
N’êtes pas heureux si vos enfants fréquentes des
personnes d’une race particulière.
·
Vous sentez fier de vous-mêmes lorsque vous ne vous
comportez pas bien envers quelqu’un d’une autre race.
·
Avez des difficultés à accueillir quelqu’un d’une race
en particulier dans votre cercle familial.
·
Ressentez moins de compassion envers les personnes
d’une race différente qui souffrent des effets de la pauvreté, de la guerre, de
la famine, du crime, etc.
·
Présumez qu’une personne d’une autre race (ou qui a
l’air différent) doit venir d’un autre pays.
·
Faites des blagues ou des remarques désobligeantes en
lien avec la race de quelqu’un ou d’un groupe racial.
·
Croyez que l’Evangile de Jésus-Christ soutient une
conception ou un comportement raciste.
·
Justifiez des attitudes ou un comportement raciste en
raison d’attitudes ou de comportements similaires dont font preuve d’autres
bonnes personnes, notamment des membres de l’Eglise.
Si vous
reconnaissez l’une ou l’autre de ces pensées ou attitudes en vous-même, vous
avez identifié là une occasion de progresser et de devenir davantage comme le
Christ lorsque vous travaillez pour les vaincre.
3. APPRENDRE UNE NOUVELLE APPROCHE
Bien
que le racisme existe encore dans le monde, je ne veux pas dire que tout le
monde est raciste. Il y a des personnes, notamment des saints des derniers
jours, qui font partie d’une catégorie dont les soucis peuvent être exprimés
ainsi : “Je me sens mal à l’aise ou complexé en présence de groupes d’une
certaine race ou ethnie parce que je n’ai jamais beaucoup été en leur présence.
Je ne suis pas sûr de la façon dont je dois me comporter. Je m’inquiète de
sembler raciste alors qu’en réalité je suis juste hyper conscient de la
différence.”
Si vous
recherchez un moyen de vous rapprocher de ceux qui peuvent vous sembler
différents, je vous donne un conseil qui m’a aidé à négocier les chemins de la
vie. Dit simplement, je rencontre les personnes là où je les “trouve”. Cela
signifie que je n’essaie pas de me lancer dans une rencontre avec une série
d’idées préconçues. Rencontrez la personne, pas la couleur. Saluez l’individu
pas l’origine ethnique. Considérez l’enfant de Dieu pour qui il ou elle
est véritablement, un frère ou une sœur, plutôt que quelqu’un de différent.
4. ÉCOUTER
En puis
de rencontrer les personnes là où elles se trouvent, nous pouvons appliquer une
vérité bien-établie qu’un bon ami a partagé avec moi.
Nous
sommes une communauté d’orateurs. Nous parlons de nous-mêmes, de notre histoire
familiale, de nos enfants et souvent de notre foi. Et, bien que tout cela soit
une forme de partage, il serait bénéfique que nous devenions une communauté
d’auditeurs. Si nous nous efforçons d’abord d’écouter véritablement ceux que
nous considérons comme “l’autre,” et si notre intérêt sincère est de les
laisser parler de leur vie, de leur histoire, de leur famille, de leurs espoirs
et de leurs souffrances, nous n’acquerrons pas seulement une plus grande
compréhension mais cette pratique s’étendra jusqu’à la guérison des blessures
du racisme.
Que
chacun de nous puisse reconnaître le mal persistant du racisme dans le monde et
le reconnaître lorsque nous le voyons en nous-mêmes. Dans la mesure où nous
faisons cela et voulons faire les changements nécessaires, nous aiderons à
guérir les blessures du racisme et à nous libérer, nous et les autres, pour
avancer ensemble vers notre potentiel divin en tant qu’enfants de notre Père
céleste (voir Malachie 2 :10).