dimanche 30 décembre 2018

DIEU CRÉE LA MÈRE



Dieu appela son ange le plus cher et lui présentant un modèle de mère.  L’ange n’aima pas ce qu’il vit.
  • Vous avez trop travaillé, Seigneur, vous ne savez plus ce que vous faites, dit l’ange. Regardez !  Baiser spécial qui guérit toutes les maladies, six paires de mains pour cuisiner, laver, repasser, caresser, tenir, nettoyer.  Cela ne marchera pas !
  • Le problème, ce ne sont pas les mains, rétorqua Dieu. Ce sont les trois paires d’yeux que j’ai dû mettre : une pour voir son enfant à travers les portes fermées et le protéger des fenêtres ouvertes, une autre pour montrer sa sévérité quand il faudra lui donner une éducation solide, et la troisième pour lui témoigner une tendresse et un amour constants, malgré tout le travail qu’elle aura !
L’ange examina le modèle de mère plus attentivement.
  • Et ça ?  Qu’est-ce c’est ?
  • Un dispositif d’auto guérison. Elle n’aura pas le temps d’être malade, elle devra s’occuper de son mari, des enfants, de la maison.
  • Je pense qu’il vaut mieux vous reposer un peu, Seigneur, dit l’ange. Et revenir au modèle standard, avec deux bras, deux yeux, etc.
Dieu donna raison à l’ange.  Après qu’il se fut reposé, il transforma la mère en une femme normale.  Mais il avertir l’ange :
  • J’ai dû lui donner une volonté si forte qu’elle aura l’impression d’avoir six bras, trois paires d’yeux et un système d’auto guérison. Sinon elle ne sera pas capable de s’acquitter de sa tâche.
L’ange l’examina de près.  Cette fois, à son avis, Dieu avait réussi.  Mais soudain, il nota une faille :
  • Elle se vide. Je pense, Seigneur, que de nouveau vous avez mis trop de choses dans ce modèle.
  • Elle ne se vide pas. Cela s’appelle une larme.
  • À quoi cela sert-il ?
  • À exprimer la joie, la tristesse, la déception, la douleur, l’orgueil, l’enthousiasme.
Seigneur, vous êtes un génie ! s’exclama l’ange. C’était justement ce qui manquait pour compléter le modèle.
Dieu, d’un air sombre, répliqua :
  • Ce n’est pas moi qui l’y ai mise. Lorsque j’ai assemblé les morceaux, la larme est apparue toute seule.
L’ange félicita tout de même le Tout-Puissant, et les mères furent créées.
Paulo COELHO



mercredi 26 décembre 2018

PROGRAMME "VIENS ET SUIS MOI"


Dès le Lundi 31 décembre 2018, chaque foyer de membres de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours commencera à lire et étudier le Nouveau Testament : personnellement, en famille et dans les classes du dimanche.
La Première Présidence a déclaré :

Vivre et lire la parole de Dieu fortifiera la foi en notre Père céleste, en son plan du Salut et en notre Sauveur Jésus-Christ et en son expiation.

Sur le site lds.org, nous pouvons lire :
L’objectif du programme d’étude de l’Église a toujours été d’augmenter la foi en Jésus-Christ et la conversion à vie à lui et à son Évangile. Le programme viens et suis-moi est différent parce qu’il met davantage l’accent sur l’importance de faire du foyer le meilleur endroit pour nourrir la foi et la conversion. Les classes de l’Église sont conçues pour soutenir et non pas remplacer le foyer dans ce rôle.

Centré sur le foyer
Soutenu par l’Église
Le foyer est le meilleur endroit pour vivre, apprendre et enseigner l’Évangile (voir 3 Néphi 17:3 ; D&A 68:25).
Les leçons à l’église nous aident à vivre, apprendre et enseigner l’Évangile (voir Moroni 6:4–5).
Notre apprentissage et notre enseignement de l’Évangile doivent faire partie de notre vie quotidienne (voir Deutéronome 6:6–7 ; Actes 17:11).
Les instructeurs incitent les membres de leurs classes à faire l’expérience de la parole de Dieu (voir Alma 32:27–30).
L’étude des Écritures apporte une force dans notre vie (voir 2 Néphi 32:3 ; Alma 17:2–3 ; Hélaman 3:29–30).
Les instructeurs aident leurs élèves à découvrir les vérités de l’Évangile et les invitent à exprimer leurs idées (voir D&A 88:122).

RAPPEL DU PLANNING DES RÉUNIONS DU DIMANCHE
Afin de soutenir l’étude des Écritures au foyer et d’augmenter le temps passé en famille le dimanche, la Première Présidence a annoncé, il y a plusieurs semaines, que les réunions dominicales ne seraient plus d’une durée de trois heures mais de deux heures.
Sur les deux heures de réunions hebdomadaires à l’Eglise, une heure sera consacrée à la Sainte-Cène. L’Ecole du Dimanche aura lieu une semaine sur deux. L’autre semaine sera consacrée aux réunions des organisations (Société de Secours, prêtrise d’Aaron, prêtrise de Melchisédeck, Jeunes Filles).

En ce qui concerne la Primaire, les 50 minutes seront découpées comme suit :
5 minutes pour les annonces, anniversaires et pensées spirituelles assignées aux enfants (lecture d’une écriture, discours, Article de Foi, etc.)
20 minutes pour la musique
5 minutes pour aller dans les classes (Rayons de Soleil, Choisis le Bien, Cœurs Vaillants)
20 minutes pour la leçon (détail dans le prochain paragraphe)
Si vous êtes dans une paroisse avec beaucoup d’enfants, il est probable que la Primaire ait un groupe “Junior” et un autre “Senior”. Dans ce cas-là, il se peut que le planning soit un peu plus complexe. Dans ma paroisse nous allons devoir envoyer les Cœurs Vaillants en premier dans leurs classes pendant que les plus jeunes auront le moment musical, et inverser pendant les 25 minutes restantes.
Quel que soit la situation de votre paroisse ou branche, soyez sûrs de voir des enfants dans les couloirs pendant la deuxième heure de réunion. Ce sera parfaitement normal ! Il faudra un petit temps d’adaptation avant que chaque enfant soit à l’aise avec le nouveau système, alors merci de leur faciliter la tâche en les aidant à se diriger et les encourager à être révérencieux avec le sourire.

LE PROGRAMME AU FOYER
Chaque foyer devra recevoir le manuel Viens et suis-moi, pour les personnes et les familles d’ici la fin décembre 2018. Si vous ne l’avez pas encore, renseignez-vous auprès de votre épiscopat ou présidence de branche.
Ce manuel contient la liste des leçons de chaque semaine, c’est-à-dire les chapitres du Nouveau Testament correspondants, que les membres sont encouragés à lire, à étudier et à méditer pendant la semaine à la maison et à discuter ensemble lors des leçons du dimanche à l’Eglise. Chaque membre d’une famille, peu importe son âge, aura la même leçon chaque semaine (à l’exception des enfants de la garderie). La compréhension des Écritures lues durant la semaine pourra être renforcée par des discussions au sein du foyer, comme dans la paroisse/branche.
Nous vous recommandons de vous servir de Viens et suis-moi – Pour les personnes et les familles lors de votre étude personnelle et familiale, et lors de vos soirées familiales. Viens et suis-moi – Pour les personnes et les familles mettra l’accent sur les mêmes passages des Écritures que ceux que vous étudierez pendant vos leçons du dimanche.
Le but de cette documentation est de vous aider à :
  • Augmenter la fréquence et améliorer la qualité de vos efforts – personnels et familiaux – pour vivre, apprendre et enseigner l’Évangile de Jésus-Christ.
  • Approfondir votre compréhension des points de doctrine contenus dans les Écritures.
  • Améliorer votre apprentissage de l’Évangile à l’église.


·      MANUELS POUR L’ANNÉE 2019 POUR CHAQUE ORGANISATION
·        Chaque leçon devra être enseignée et discutée à la date prévue dans le manuel. Toutes les congrégations dans le monde étudieront en même temps le même sujet et les mêmes écritures. Lors des dimanches de conférence de Pieu, la leçon ne sera pas abordée en classe (puisqu’il n’y a pas les réunions dominicales habituelles) mais aura été étudiée au sein du foyer durant la semaine.
·        Voici la liste des manuels qui seront en usage en 2019:
·        Le manuel pour la Primaire est le suivant : Viens et suis-moi, pour la Primaire. Chaque classe l’utilisera chaque dimanche.

Celui pour l’Ecole du Dimanche est Viens et suis-moi, pour l’École du Dimanche. Il servira lors des 1ers et 3èmes dimanches de chaque mois.
La Société de Secours et le collège de prêtrise des Anciens utiliseront le manuel Viens et suis-moi, pour le collège des anciens et la Société de Secours
Les Jeunes Gens et les Jeunes Filles ont également un manuel qui leur est destiné: Viens et suis-moi, pour les collèges de la Prêtrise d’Aaron et Viens et suis-moi, pour les Jeunes Filles.






vendredi 21 décembre 2018

3 importants cadeaux de Noël qui sont laissés de côté



REMARQUES
La course folle pour trouver les cadeaux de Noël parfaits pour votre famille a commencé. Les magasins sont bondés, les gens remplissent leurs caddies d’achats en ligne et ils paient leurs commandes le double pour être sûrs de recevoir leurs cadeaux à temps. Offrir des cadeaux fait partie de La période de Noël et ce n’est pas forcément une mauvaise chose, en particulier parce qu’on a fait ce qu’on doit faire. On a lu les lettres adressées au Père Noël, on a pris note de ce que nos amis nous ont montré dans la vitrine du magasin et avons finalement trouvé la paire de boucles d’oreilles parfaite pour la belle-mère. Mais bien que nos cadeaux soient très attentionnés, à quel point sont-ils profonds? Offrez-vous un cadeau qui rendra votre famille plus proche les uns des autres pour les années à venir? 
Voici 3 cadeaux de Noël qui renforcent les liens familiaux et que vous avez peut-être laissés de côté :
1. PARDONNEZ UN MEMBRE DE VOTRE FAMILLE QUI VOUS A BLESSÉ.
Pardonner quelqu’un, surtout quelqu’un qui vous est proche, c’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire. La blessure d’un commentaire irréfléchi venant de quelqu’un qui connaît vos insécurités les plus profondes peut être intense. Lorsque vous vous accrochez à la douleur, cela peut commencer à vous détériorer et vous ne vous permettez pas d’avancer et de guérir. Le désir de vengeance se faufile en chacun de nous et il se peut qu’on se retrouve à vouloir que cette personne regrette et paye pour ce qu’elle a dit ou fait. Ce Noël, offrez le cadeau du pardon. Sam Beeson, auteur du livre de Noël : A rare Nativity, a fait l’observation suivante : “Le véritable esprit de Noël contient la véritable capacité d’adoucir les cœurs, de faire tomber les barrières, de réconcilier et e reconstruire les ponts.” Lorsqu’on pardonne à quelqu’un qui nous est proche, de manière désintéressée, notre relation avec lui/elle devient plus profonde.



2. ABANDONNEZ QUELQUE CHOSE QUE VOUS DÉSIREZ POUR LE BESOIN DE QUELQU’UN D’AUTRE.
L’idée d’abandonner quelque chose peut probablement ne pas sembler attrayante, mais sacrifier un désir personnel pour combler le besoin de quelqu’un d’autre c’est un beau cadeau qui vous permet de regarder au-delà de votre situation actuelle et de voir l’image dans son ensemble. Cette année, faites le sacrifice d’un peu de votre temps pour rendre visite à votre vieille tante ou faites une pause dans vos préparatifs pour construire un bonhomme de neige avec un enfant qui a besoin d’un peu de votre attention. Comme le petit Paul dans l’histoire de Noël pour les enfants : Asleep on the Hay: A Christmas Bowl of Dust, qui s’est séparé de son veau préféré pour aider une famille qui n’a rien, avec un bébé malade, on ne peut trouver le véritable esprit de Noël qu’en faisant un sacrifice. Lorsque vous abandonnez quelque chose que vous voulez pour aider un membre de votre famille, voire même un inconnu, dans le besoin, vous vivez l’esprit de Noël et démontrez au Christ que vous vous souciez réellement de votre prochain.

3. OFFREZ DE L’ESPOIR À QUELQU’UN QUI EN A VRAIMENT BESOIN.
L’espoir est une denrée précieuse de nos jours. Encourager et même prier pour quelqu’un peut lui donner la lumière naissante d’espoir dont il/elle a besoin sans le dire et qu’il/elle recherche désespérément. Pendant des siècles, les gens en temps de crise et d’incertitude ont trouvé des moyens d’espérer et de partager leur espoir avec les autres. La guerre semble être un rappel particulier de ce fait, surtout en période de Noël. De courtes vidéos, comme la Peace is Possible rappelle la trêve miraculeuse inspirée par “Douce nuit” et des livres tels que Home and Away: A World War II Christmas Story rappellent la valeur de garder la foi et sa famille proche de soi en période de fêtes.
Et bien que nous ne soyons pas en guerre, en ce moment, chacun de nous est tous les jours confronté à des batailles personnelles qui pourraient être apaisées grâce au don de l’espoir. Imaginez si chacun d’entre nous trouvions un peu de cet espoir et le partagions avec d’autres? Si nous rappelions à notre prochain que d’élever quatre enfants ça en vaut la peine ou si nous rassurions un ami en deuil en lui disant que nous sommes là pour lui/elle et qu’ils retrouveront le bonheur. Répandez l’espoir ce Noël et vous verrez que votre famille et vos amis seront plus forts et plus optimistes.



dimanche 9 décembre 2018

LE CADEAU DE L'ENFANT JÉSUS



Le petit Jonathan, huit ans, arriva avec les bergers à la crèche de Bethléem. Il regarda l’Enfant et l’Enfant le regarda. Les larmes lui vinrent alors aux yeux. 

– Pourquoi pleures-tu ? demanda Jésus.
– Parce que je ne t’ai rien apporté.
– Tu peux quand même m’offrir quelque chose, répondit Jésus.

Alors Jonathan devint rouge de joie et dit :
– Je veux bien t’offrir ce que j’ai de plus beau.
– Je voudrais trois choses de toi, dit Jésus.

Jonathan proposa tout de suite :

– Ma Gameboy, mon train électrique et mon plus beau livre, celui avec plein d’images dedans. 

– Non, dit Jésus, je n’ai pas besoin de tout ça. Ce n’est pas pour ça que je suis venu sur la terre. Je voudrais tout autre chose de toi.
– Quoi donc ? demanda Jonathan. Il avait très envie de savoir.
– Offre-moi donc le dernier devoir que tu as fait à l’école, dit Jésus tout doucement pour que personne d’autre n’entende. Jonathan sursauta, il
s’approcha tout près, tout près de la crèche et chuchota à son tour :
– Mais écoute, Jésus, le maître a écrit dessus : insuffisant. 
– C’est bien pour ça que je le veux ! – Ben pourquoi ? demanda Jonathan.
– Donne-moi toujours ce qui est classé insuffisant dans ta vie. 
Tu me le promets ?

– Ben, j’veux bien, répondit Jonathan. – Et je veux encore un deuxième cadeau, dit Jésus. Donne-moi ton bol du petit-déjeuner.

– Mais je l’ai cassé ce matin !
– Apporte-moi ce que tu as cassé et ce qui est cassé dans ta vie, je le réparerai. Tu me donneras ça aussi ?
– Oui, je veux bien. Si tu veux ça, je te le donne aussi.

– Et maintenant, mon troisième vœu, dit Jésus. Voilà, apporte moi la réponse que tu as faite à ta mère quand elle t’a demandé comment ton bol s’était cassé. Là, Jonathan a posé sa tête sur le bord de la crèche et il s’est mis à pleurer, mais à pleurer tout fort comme un petit garçon qui a un très gros chagrin.

–J’ai, j’ai, j’ai… Il avait du mal à parler.
– J’ai dit que le bol était tombé par terre et que c’était la faute de ma petite sœur, mais en vrai, c’est moi qui l’ai poussé de la table parce que j’étais très en colère.
– Apporte-moi tous tes mensonges, tes jalousies, ta fierté, tout ce que tu penses avoir fait de méchant, dit Jésus. Et si tu viens avec tout ça vers moi, je te prendrai dans mes bras, je te consolerai et je t’aiderai. Je veux te libérer. Je t’accueille dans ta faiblesse, tes limites, ta fragilité. Tu veux bien accepter mon cadeau ?


Et Jonathan écouta et s’émerveilla.
Il s’agenouilla, son cœur jubilait.


dimanche 2 décembre 2018

LES RESPONSABILITÉS DES BERGERS


Quand j’étais un tout petit garçon, mon père a trouvé un agneau seul dans le désert. Le troupeau de moutons auquel sa mère appartenait était parti, et l’agneau avait dû se trouver séparé de sa mère.
Le berger n’avait pas dû se rendre compte qu’il était perdu. Comme l’agneau ne pouvait pas survivre seul dans le désert, mon père l’avait recueilli et ramené à la maison. S’il avait laissé l’agneau dans le désert, l’animal serait certainement mort, soit mangé par les coyotes, soit de faim, car il était encore si jeune qu’il avait encore besoin de lait.
Mon père m’a donné l’agneau et j’en suis devenu le berger. Pendant plusieurs semaines, j’ai fait chauffer du lait de vache dans un biberon et j’ai donné à boire à l’agneau. Nous sommes devenus de très bons amis. Je l’ai appelé Nigh. Je ne sais plus pourquoi. Il a commencé à grandir.
Je jouais avec mon agneau sur la pelouse. Parfois nous nous couchions sur l’herbe et je posais ma tête sur son flanc doux et laineux et je regardais le ciel bleu et les gros nuages blancs. Je n’enfermais pas mon agneau pendant la journée. Il ne s’échappait pas. Bientôt il a appris à manger de l’herbe. Je pouvais le faire venir à moi de n’importe quel coin du jardin rien qu’en imitant de mon mieux le bêlement du mouton.
Un soir il y a eu un orage terrible. J’ai oublié de mettre l’agneau dans la grange comme j’aurais dû le faire. Je suis allé me coucher. Mon petit ami avait peur de l’orage et je l’entendais bêler. Je savais que je devais aider mon animal, mais je voulais rester à l’abri, au chaud et au sec dans mon lit. Je ne me suis pas levé comme je l’aurais dû.
Le lendemain matin j’ai retrouvé mon agneau mort. Un chien avait aussi entendu ses bêlements et l’avait tué. Mon jeune cœur était brisé. Je n’avais pas été un bon berger ; je n’avais pas bien gardé ce que mon père m’avait confié. Il m’a demandé : « Mon fils, est-ce que je ne peux pas te confier la garde d’un seul agneau ? » La remarque de mon père m’a fait plus mal encore que la perte de mon ami à quatre pattes. J’ai pris la résolution ce jour-là, alors que j’étais petit garçon, d’essayer de ne plus jamais négliger m on intendance de berger si je me trouvais un jour de nouveau dans cette situation.

Peu d’années plus tard, j’ai été appelé comme compagnon en second d’un instructeur au foyer. Il y avait des jours où il faisait froid ou de l’orage et où je voulais rester au chaud à la maison, mais il me semblait entendre les bêlements de mon petit agneau, et je savais alors qu’il me fallait être un bon berger et aller avec mon compagnon. Pendant toutes ces années, chaque fois que j’ai eu le désir de négliger mes devoirs, je me suis souvenu combien j’avais eu des regrets ce soir-là bien des années auparavant quand je n’avais pas été un bon berger. Je n’ai pas toujours fait tout ce que j’aurais dû, mais je m’y suis efforcé.

James FAUST Liahona Juillet 1995

dimanche 25 novembre 2018

Jésus pleura, pourquoi nous ne devons pas toujours être heureux


En général, les mormons sont des personnes heureuses. Nous sommes connus pour notre grand cœur, notre large sourire et pour être toujours prêts à apporter de la salade de pommes de terre à tous ceux qui en ont besoin.
Mais qu’en est-il lorsque la vie démolit notre tempérament joyeux ?
Nous permettons-nous d’avoir de profondes émotions humaines ou nous sentons-nous contraints d’arborer un visage souriant même quand le monde s’effondre autour de nous ?

Jésus pleura donc j’en ai aussi le droitLorsqu’on a diagnostiqué une tumeur maligne à mon mari, alors qu’il n’avait que 28 ans, je me suis retrouvée dans un tourbillon d’émotions. J’étais dévastée, frustrée, en pleine confusion, angoissée, terrifiée et le cœur brisé. Ce n’était qu’au travers d’histoires que je connaissais d’autres patients de moins de 60 ans atteint de cancer et ils s’efforçaient d’être courageux, positifs et heureux malgré les difficultés.
Et pourtant, moi j’étais là en train de sangloter dans mon lit. J’arrivais à peine à distinguer la silhouette de mon mari à travers les larmes. Je ne me sentais pas courageuse, positive ni heureuse.

C’est là qu’une autre émotion a fait son entrée : la culpabilité.

J’en ai conclu que je faisais tout de travers. J’avais cette épreuve difficile, suffisamment dramatique pour être décrite pendant un coin de feu ou une conférence de Pieu, mais ma réaction était loin d’être inspirante.
Qui serait inspiré par cette flaque de larmes ?
Qui voudrait entendre l’histoire de la femme qui a crié : “Je déteste le cancer !” dans son oreiller sans une once de grâce ni dignité ?
Pourquoi n’ai-je pas réagi avec force et optimisme ?
Manquais-je de foi ?

Depuis le jour du diagnostic, je n’ai pas arrêté de prier. Je ne doutais pas que Dieu m’écoutait et mon témoignage était solide. Pourquoi n’avais-je pas le courage émotionnel dont j’avais tellement entendu parler ? Pourquoi étais-je incapable de sourire lors de chaque rendez-vous de chimiothérapie et de ne pas prêter attention à une journée pleine de scanners, de radiothérapies et de transfusions de sang ? Pourquoi ne ressentais-je pas cette attitude joyeuse que les mormons sont “censés” irradier ?

Jésus pleura aussi

Résultat de recherche d'images pour "Jésus pleure chez les Néphites"Puis j’ai pensé à la vie de mon Sauveur. L’Écriture la plus courte de la Bible est devenue l’une des plus puissante pour moi : « Et Jésus pleura ». Lorsque Lazare est mort, Jésus n’a pas souri, apporté un gratin et apaisé tous les soucis de chacun. Il a pleuré. Il n’a pas dit à Marie et Marthe que si elles étaient juste plus fortes ou avaient plus de foi, elles ne ressentiraient pas de chagrin.
Il a pleuré avec elles. Bien sûr il savait que la mort était temporaire mais il n’a pas mis ses émotions de côté. Il a ressenti une tristesse profonde. Après la mort de son ami, il avait une bonne raison de pleurer et il n’en a pas ressenti de culpabilité.

Jésus-Christ a ressenti beaucoup d’émotions différentes dans sa vie. Il a ressenti de la colère lorsque son temple a été profané et de la déception lorsque les gens n’ont pas cru à ses enseignements.
Il a ressenti un profond chagrin lorsqu’il a été trahi et il s’est senti trahi et découragé lorsque ses apôtres ont manqué de foi. Il a ressenti une douleur intense, à la fois physique et émotionnelle. Il a même supplié de recevoir de l’aide lors de l’agonie de l’Expiation.
Pourtant, pour une raison que j’ignore, nous sommes tentés de penser que nous devrions toujours être heureux. On s’attend à affronter les épreuves avec ferveur et à rayonner de joie malgré la souffrance et la maladie.
Nous nous disons faibles lorsque nous délaissons notre attitude joviale. Il est injuste de nous imposer cette attente sur nous-mêmes !
Nos réactions aux épreuves ne doivent pas correspondre à celles des autres ou entrer dans une jolie petite boîte. Nous avons le droit d’accepter nos émotions, même les plus difficiles, car elles facilitent véritablement le développement. La tristesse peut nous mener à l’empathie. La colère peut nous mener à défendre ce qui est juste. L’inquiétude peut nous mener à prier. Et la peine peut nous mener au Christ.

Ceux qui ont du chagrin ne manquent pas de foi


En regardant mon visage tracé de larmes dans le miroir, je me suis rendue compte que ce que je faisais était juste.
Il est acceptable d’être accablée de chagrin parce que mon mari a un cancer.
Il est acceptable de s’inquiéter pour son avenir.
Il est acceptable de se sentir en colère lorsque ses médicaments ne fonctionnent pas ou déçue lorsqu’on passe nos vacances à l’hôpital.
Il est acceptable de pleurer ensemble lorsque je le nourris à la petite cuillère et que je lui mets des bandages autour du corps. Il est acceptable d’implorer Dieu de nous ôter cette coupe si c’est en accord avec sa volonté.

Rien de tout cela ne signifie que nous manquons de foi.

Si les larmes du Christ ont inspiré tant de personnes, il peut en être de même pour les miennes. Il compatissait de voir ses êtres chers souffrir, tout comme je compatis lorsque mon mari gémit de douleur dans son lit d’hôpital.
Le Christ détestait la lèpre probablement autant que je hais le cancer. Les Écritures ne disent jamais que le Christ a souri malgré ses épreuves difficiles. Il y a des jours où je suis la première à sourire et à rigoler dans la salle d’attente de l’hôpital mais, d’autres jours, je me rappelle que Jésus a pleuré et il est acceptable que je le fasse aussi.

C’est en faisant front à mes sentiments que je trouve la vraie joie. Je ne me critique plus pour mes réactions émotionnelles aux situations difficiles. Je n’attends plus de moi-même une attitude toujours positive et joyeuse malgré les circonstances douloureuses. J’utilise mes expériences et émotions pour soutenir les autres avec compréhension et empathie. Ma souffrance, peine, chagrin, tristesse, colère, énervement, soucis et déception m’aident à apprendre, grandir et soutenir les personnes qui sont autour de moi.
Tout comme Jésus-Christ s’est permis de ressentir profondément ses émotions, je sais que j’ai aussi le droit de le faire.